Ex-équipiers à Manchester City, Ferran Torres et Bernardo Silva ont appris la polyvalence avec Pep Guardiola et incarnent l'avenir de l'Espagne et du Portugal à l'heure de s'affronter jeudi (20h45) à Séville lors de la première journée de la Ligue des nations.

Tout proche d'un départ l'été dernier, Bernardo Silva a retrouvé son statut de joueur clé à Manchester City cette saison. Replacé plus bas sur le terrain par Guardiola, le Portugais a étalé au grand jour sa capacité d'adaptation, faisant le bonheur de l'entraîneur catalan. 

Pourtant, le milieu de 27 ans a débuté la saison avec des envies d'ailleurs : "Je me sentais un peu seul en Angleterre à l'époque. (...) J'ai parlé au club parce que je n'étais pas heureux de ma vie ici et je voulais me rapprocher de ma famille. Mais partir n'avait rien à voir avec le club, j'aime Manchester City", confiait-il au quotidien britannique The Times en mars.

Cette parenthèse surmontée, le créatif milieu de terrain s'est montré essentiel (13 buts et 6 passes décisives toutes compétitions confondues) en Ligue des champions et dans la quête du sacre en Premier League, remporté après un long bras de fer avec Liverpool.

- Silva, "le joueur parfait" -

"Je lui dis toujours: +tu es le joueur parfait+. Avec le ballon, il est plus qu'exceptionnel, il a la technique, tout. Il est capable d'interpréter correctement six positions, court entre 12 et 13 kilomètres par match, il sait toujours quoi faire", louait Pep Guardiola après le doublé de Silva face au Sporting Portugal en huitième de finale aller de C1.

Arrivé en 2017 en provenance de Monaco, le joueur formé au Benfica Lisbonne est sous contrat jusqu'en 2025, et "les clubs (intéressés) devront négocier et payer beaucoup d'argent" pour débloquer sa clause libératoire, a prévenu Guardiola.

Avec la Seleçao portugaise, Fernando Santos a longtemps cantonné Bernardo Silva (66 sélections, 8 buts) à l'aile droite, laissant l'axe à Bruno Fernandes. 

Mais Silva a parfois éprouvé des difficultés à exprimer son talent sur un côté, notamment à l'Euro l'été dernier. Et c'est en mars, lors des barrages d'accession au Mondial-2022 face à la Macédoine du Nord, que le sélectionneur de 67 ans s'est enfin résolu à le replacer dans le coeur du jeu. 

"Je m'y sens bien et j'aime vraiment jouer à cette position", avait soufflé Silva avant ce match capital.

- Ferran, "une merveille" -

Pour Ferran Torres en revanche, il a fallu un changement de club cet hiver pour voir le jeune joueur de 22 ans s'épanouir en Catalogne... sur une aile.

Enrôlé par Guardiola en août 2020 après de brillants débuts à Valence, Ferran Torres n'a jamais trouvé sa place chez les Citizens: en seize mois en Angleterre, il a marqué 16 buts en 43 matches, mais s'est fait bringuebaler entre l'aile gauche, l'aile droite, et le poste d'avant-centre.

"On a trouvé qu'au poste d'avant-centre, il fait des mouvements que seuls les meilleurs attaquants du monde font", pointait Guardiola à son sujet, avant son départ. 

Transféré au FC Barcelone en décembre, Ferran Torres a participé au rebond printanier du club catalan, avec 7 buts et 6 passes décisives en 26 matches. Malgré une baisse de régime collective en fin de saison, Ferran a toujours compté sur la confiance de son nouvel entraîneur, Xavi.

"C'est une merveille de footballeur", s'était enthousiasmé le technicien catalan en février.

Au sein de la Roja, le Valencien a été appelé pour la première fois en septembre 2020 par le sélectionneur Luis Enrique, qui est aussi le père de sa compagne Sira, et est vite devenu indispensable à la prometteuse sélection espagnole. 

Il a notamment marqué un doublé contre les tout frais champions d'Europe italiens en demi-finale de la Ligue des Nations (2-1) pour hisser l'Espagne en finale contre la France, en octobre.

La lourde blessure de Mikel Oyarzabal semble lui ouvrir la porte de l'aile gauche en vue du Mondial-2022 au Qatar (21 novembre-18 décembre)... mais Luis Enrique n'est jamais avare de surprises.