En déplacement au Havre vendredi (21h00) en ouverture de la 9e journée de Ligue 1, Lens doit résoudre une nouvelle équation cette saison: conserver l'intensité qui fait sa force malgré un calendrier bien plus chargé entre Ligue des champions et sélections internationales.

La rançon de la gloire. Deuxièmes de Ligue 1 après une saison dernière de toute beauté, les Sang et or ont gagné le droit de disputer la prestigieuse C1. Des semaines à trois matches aussi.

Avant d'aller affronter Le Havre (treizième, neuf points), le Racing club de Lens (quatorzième, huit points) a ainsi disputé deux rencontres de plus que les Normands. Le total montera à 23 à la mi-saison, contre 17 pour un club ne participant pas à une compétition européenne, avant l'entrée en lice en Coupe de France début 2024.

Le tout sans compter les convocations aux rencontres internationales. Le club artésien dispose d'une dizaine de joueurs régulièrement sollicités parmi lesquels figurent des hommes de base de Franck Haise: Brice Samba (France), Kevin Danso (Autriche), Elye Wahi (Espoirs français), Deiver Machado (Colombie), Salis Abdul Samed (Ghana)...

"Ça fait déjà un moment qu'on a beaucoup d'internationaux, relativise l'entraîneur. Ce qui change, c'est qu'au retour des trêves, il y a des séries de trois matches, dont un match de Ligue des champions au milieu. Ça, c'est le gros changement, mais c'est aussi la bonne nouvelle."

"Il faut gérer, doser"

Il n'empêche, Franck Haise pourrait être privé de Machado, Abdul Samed, l'Argentin Facundo Medina ou encore l'Ouzbek Abdukodir Khusanov, dont les retours sont trop proches du déplacement au Stade Océane.

Et quand la cadence s'accélère, les corps coincent. L'attaquant Morgan Guilavogui a "ressenti une petite gêne à une cuisse" avec la Guinée et Danso "une gêne aux adducteurs", selon Haise, qui espère pouvoir aligner son défenseur autrichien.

Ce ne serait pas la première fois cette saison que le Normand se priverait de certains cadres au coup d'envoi, au risque de perdre en qualité.

"À chaque fois, j'ai fait des choix dans des séries de trois matches, en changeant trois, quatre, cinq joueurs, assume-t-il. Pour ceux qui sont internationaux, et qui ont en plus l'enchaînement des matches, il faut évidemment gérer, doser. Et même en faisant ça, il y toujours une prise de risque."

Cette accumulation de matches et de déplacements susceptibles de fatiguer les organismes est d'autant plus inquiétante que le style de jeu lensois, fondé sur une intensité physique de tous les instants, nécessite une excellente forme athlétique.

Roi des sprints et des kilomètres

Cette saison, Lens est le club de Ligue 1 qui court le plus: les joueurs du bassin minier parcourent en moyenne 122 kilomètres par match. En comparaison, Lyon, dernier de ce classement, en a parcouru 113,4.

Ce sont aussi les Lensois qui dominent la catégorie du nombre de sprints en moyenne par match: 169,1, loin devant le dernier dans cette catégorie... Le Havre.

Ce n'est pas une surprise tant les joueurs de Franck Haise ont forgé leurs plus beaux succès ainsi. La saison dernière, ils étaient la troisième équipe à courir le plus (117,3 km/match en moyenne) et celle qui effectuait le plus de courses à haute intensité par match: 168, quand Ajaccio, dernier, n'en effectuait que 129.

Symbole de cette activité, le milieu de terrain lensois Adrien Thomasson est le joueur qui parcourt la plus grande distance en 90 minutes cette saison, de tous ceux qui en ont disputé au moins 360: 13,77 km.

La saison dernière, le club artésien plaçait même deux de ses joueurs dans le Top 10 de ceux qui courent le plus en moyenne par match: Salis Abdul Samed avec 11,7 km et Seko Fofana avec 11,02 km.

Même en mettant de côté les statistiques, cette intensité saute aux yeux lors des grands matches auxquels participent Lens. C'est en pressant constamment Arsenal que les Lensois ont réussi un exploit (2-1). Mais seront-ils capable de produire cet effort dans la durée ?