Après 20 ans d'attente, la Real Sociedad croit en ses chances de bousculer le Paris Saint-Germain mercredi pour son premier huitième de finale de C1 depuis 2004, récompensant sa philosophie de jeu et son identité locale.

Le club basque, qui fait son retour à ce stade de la compétition reine du football européen après des années à se contenter des miettes laissées par les grands d'Espagne, compte poursuivre sur la lancée d'une phase de groupes réussie pour continuer à grandir.

Pour sa première participation à la phase de poules de C1 depuis 2013, les "Txuri-urdin" (blanc-bleu) ont frappé un grand coup en terminant en tête de leur groupe devant l'Inter, finaliste en 2023, et Benfica, quart de finaliste.

L'aboutissement d'un nouveau cycle entamé par l'entraîneur Imanol Alguacil, dans un club marqué par le passage du Français Philippe Montanier (2011-2013), considéré comme le successeur de Raynald Denoueix (2002-2004), importateur du jeu "à la Nantaise" au pays basque au début des années 2000.

"C'est un club équilibré: ils ont beaucoup de joueurs formés au club et recrutent bien. Ils réalisent de très bonnes saisons et jouent un très bon football depuis six ans et même avant" a estimé l'entraîneur du PSG Luis Enrique. "Et je crois qu'ils sont en train de récolter les fruits de ce bon travail", a-t-il ajouté.

Denoueix, le célèbre tacticien vendéen, reste connu à Saint-Sébastien comme celui qui a redonné des couleurs à la Real, en l'emmenant jusqu'en huitième de finale de C1 (éliminée par Lyon), et tout proche d'un premier titre de champion d'Espagne depuis 1982.

L'équipe basque, considérée "la plus grande des petits" en Liga, derrière les géants (Real Madrid, FC Barcelone, Atlético Madrid et Athletic Bilbao) veut s'en inspirer pour répéter l'exploit réalisé en 1983, lorsqu'elle avait atteint les demi-finales de la Coupe des clubs champions (perdue contre Hambourg).

"On en veut plus"

Véritable symbole de l'identité de la ville, la Real Sociedad et ses 2.000 supporters se rendent à Paris "avec l'esprit courageux, audacieux et aventureux d'un explorateur" selon son directeur sportif Roberto Olabe.

"L'équipe a confiance. Les supporters ont confiance. On voit aussi que les opinions des gens de l'extérieur ont changé. Le fait de penser qu'on peut éliminer une équipe comme le PSG cela démontre que nous faisons les choses bien au club" a expliqué le capitaine Mikel Oyarzabal au micro de Canal+. "Maintenant on en veut plus".

L'envie est donc bien là, mais sur le terrain, la Real Sociedad, 7e de Liga à 11 points de la quatrième place, se présentera mercredi avec un onze en plein doute et décimé par les blessures.

Les hommes d'Imanol Alguacil viennent d'enchaîner quatre matches consécutifs sans victoire et sans parvenir à marquer un seul but, et seront privés d'au moins six joueurs: Fernandez, Odriozola, Becker, Munoz, Tierney et Elustondo. Le capitaine Mikel Oyarzabal est lui très incertain.

"Une équipe étonnante"

Ils pourront heureusement compter sur les retours in extremis de sélection de leur feu follet japonais Takefusa Kubo, qui sera le danger numéro 1 de l'attaque basque, et de l'ancien défenseur rennais Hamari Traoré. 

Deux joueurs illustrant parfaitement la philosophie du club, basée sur la formation de joueurs locaux en incorporant quelques talents étrangers en fonction des besoins.

Ce qui donne "une équipe étonnante" pour le milieu offensif espagnol du PSG Marco Asensio, qui s'attend à "une double confrontation compliquée" contre une formation joueuse, combative et agressive, qui a souvent tenu tête au Real Madrid et au Barça ces dernières années.

Un nul ou une victoire au Parc des Princes serait un pas de plus pour un club en pleine croissance, qui sait pouvoir compter sur son public à Anoeta au match retour.