Pour espérer atteindre les quarts de finale de la Ligue Europa Conference, Nice a fait un déplacement de près de 1800 km pour affronter jeudi (18h45) en match aller le Sheriff Tiraspol dans un contexte particulier avec la guerre en Ukraine en arrière-plan.

Le Sheriff Tiraspol, avec ses 19 titres de champion depuis 2001, est sans rival en Moldavie. Le club qui a disputé la Ligue des champions la saison dernière est aussi un symbole, celui de la Transdniestrie, bande de terre orientale, prorusse, ayant fait sécession de la Moldavie, au début des années 1990.

Située à la frontière ukrainienne, cette région fait l'objet de tensions depuis le début de l'invasion russe en Ukraine, en février 2022, des tensions qui se sont amplifiées récemment.

Le 24 février, le ministère russe des Affaires étrangères a même annoncé que la Russie "répliquerait" à toute "provocation" militaire ukrainienne dans la région de Transdniestrie, où Moscou dispose d'un contingent militaire.

C'est dans ce lourd contexte que l'OGC Nice a débarqué, mercredi en milieu de journée, à Chisinau, la capitale de la Moldavie où aura lieu la rencontre, puisque l'UEFA ne permet plus au Sheriff de disputer ses matches en compétitions européennes à Tiraspol. 

L'OGC a eu beau avoir déconseillé le déplacement en Moldavie à ses supporters, ils seront au moins 70 en tribunes.

"Trouver la solution rapidement"

Sur place depuis lundi, la direction de la sécurité du club a cherché à anticiper le moindre problème, en collaboration avec les différentes représentations françaises dans la région mais aussi la police locale. Car, contrairement à leur déplacement à Belgrade pour y affronter le Partizan (1-1) durant la phase de poules, les supporteurs niçois n'ont pas, cette fois-ci, pris tous le même avion.

Le Partizan Belgrade est d'ailleurs le dernier adversaire à s'être présenté sur la pelouse de Chisinau, en barrages aller de C4, le 16 février dernier. Malgré la défaite lors de cette rencontre disputée à huis-clos (1-0) en raison de l'insécurité actuelle, le Sheriff a remonté son handicap à Belgrade (3-1).

Didier Digard et ses joueurs savent que l'adversaire, reversé de la Ligue Europa en tant que 3e de sa poule derrière les Anglais de Manchester United et les Espagnols la Real Sociedad, sera coriace.

"C'est un challenge très important pour le club et même pour la France", a précisé, mercredi en conférence, l'entraîneur niçois pour qui Tiraspol a "beaucoup de talent offensif". "C'est une équipe qui va vite, assez puissante, costaude dans les duels et performante, même à l'extérieur, a-t-il analysé. La double confrontation sera très disputée."

Le Sheriff possède un fort contingent africain, dont le latéral droit ivoirien, Armel Zohouri, 21 ans, passé par... Nice et prêté à Lausanne la saison dernière.

Sans certains de ses joueurs majeurs blessés (Ramsey, Diop, Pépé et Mendy) ou non qualifié (Barkley), Digard appréhende la rencontre autrement qu'un match de L1, où il est invaincu depuis sa prise de fonction (six victoires et trois nuls).

"Cela se prépare forcément différemment, car c'est à élimination directe, lâche-t-il. On n'a pas douze journées, ensuite, pour trouver la solution. Là, il faut la trouver très rapidement et être très réactifs."

Après le nul à domicile contre Auxerre (1-1) vendredi, il a dû "laver les têtes" pour garder la dynamique actuelle, mais aussi pour impliquer l'effectif afin de ne pas faillir lors du deuxième déplacement de la semaine, à Nantes, dimanche. 

"Il va falloir être très attentifs", relève Digard, qui entend poursuivre son parcours européen sans pour autant abandonner tout espoir en championnat (7e).