Le défenseur strasbourgeois Frédéric Guilbert lors du derby de l'est contre le FC Metz de Habib Maïga à Saint-Symphorien, le 14 février 2021

Le prêt de Frédéric Guilbert à Strasbourg? "Tout le monde est gagnant pour l'instant", a résumé l'entraîneur Thierry Laurey après les débuts réussis du défenseur prêté par Aston Villa, qui sera encore l'un des atouts alsaciens contre Monaco mercredi en Ligue 1 (21h00).

Prêté fin janvier par le club basé à Birmingham (D1 anglaise), le latéral droit normand totalise deux passes décisives en trois matchs de L1, avant d'accueillir l'ASM, équipe en forme du championnat, mercredi soir pour la 28e journée de L1.

Avec cinq points d'avance sur le barragiste Nîmes, les Strasbourgeois sont loin d'être sortis d'affaire mais ils ont trouvé le remplaçant idéal de Kenny Lala, transféré à l'Olympiakos.

"Il ressemble assez à Kenny avec un profil assez offensif", s'est félicité Laurey.

Lors du bon nul obtenu dimanche à Lille (1-1), leader de L1, Guilbert (26 ans), a confirmé avec une deuxième passe décisive: un centre puissant repris de volée par Ludovic Ajorque.

"On ne l'a pas vu encore mais sur coup franc, il est très habile, ajoute Laurey. A nous de provoquer des fautes dans les 20-25 derniers mètres. Il a un pied droit qui est largement le penchant du pied gauche de 'Dim' (Liénard)."

Outre-Manche, l'aventure à Aston Villa avait plutôt bien commencé la saison passée pour Guilbert (25 matches), mais l'arrivée de Matty Cash, acheté 22 millions à Nottingham Forest (D2 anglaise) durant l'intersaison, a poussé le Normand sur le banc.

- Capacité à rebondir -

Aujourd'hui, le joueur formé à Caen s'est relancé en Alsace alors que Matty Cash s'est blessé en Premier League. "S'il s'était blessé en décembre, je ne serais pas parti. Mais je suis à Strasbourg désormais et c'est le meilleur groupe dans lequel (j'ai évolué), je ne me suis jamais aussi bien senti", a confié Frédéric Guilbert à l’AFP.

Sa capacité à rebondir rapidement, le Normand l'a déjà montrée à Caen, son club formateur qui ne l'a pas conservé à 19 ans. "Quand on n'est pas retenu, c'est qu'il manque quelque chose. J'étais peut-être encore un peu frêle mais c'est comme ça."

A cette époque, Guilbert trouve un point de chute, en CFA (4e division), à Cherbourg. François Rodriguez, son ex-entraîneur en U17 et U19 nationaux, avait tout fait pour "convaincre" la cellule pro caennaise de le conserver.

"Être frêle, ce n'est pas un gage pour dire: +on continue ou on ne continue pas+. Au contraire, avec son potentiel, cela voulait dire qu'il avait une marge de progression importante. Le club a manqué de patience", analyse pour l'AFP le technicien, actuel directeur du centre de formation du Havre (L2).

- Reconquérir Aston Villa -

Le parcours du latéral lui donnera raison. Car une saison en amateur à Cherbourg suffit à Guilbert pour être repêché par les Girondins de Bordeaux.

"C'est Patrick Battiston qui m'a repéré lors d'un match contre la réserve du club bordelais", rappelle le Normand, qui débutera un an plus tard en Ligue 1, en avril 2015, sous les ordres de Willy Sagnol.

A l'automne 2016, retour à Caen. "L'histoire est belle. Finalement les dirigeants ont constaté qu'il était aguerri et pouvait apporter à l'équipe pro", souligne François Rodriguez.

Suffisamment pour séduire la Premier League et Aston Villa, qu'il compte bien reconquérir en mettant à profit son passage à Strasbourg. "S'il est bon, il sait très bien qu'il pourra repartir en Angleterre en ayant marqué des points", estime Dimitri Liénard.

Et Laurey d'ajouter: "Il sait pourquoi il est venu. Il n'est pas venu pour goûter la choucroute ou visiter la cathédrale", lance l'entraîneur. Et pour l'instant, tout le monde est gagnant.