La joie de l'attaquant portugais de l'Atletico Madrid Joao Felix, après avoir ouvert le score contre Osasuna, lors de la 25e journée de LaLiga, le 19 février 2022 à Pampelune

Après une intégration difficile à l'Atlético Madrid, le prodige portugais Joao Felix a fini par se fondre dans le moule façonné par Diego Simeone et brille à son meilleur niveau au moment d'affronter Manchester City mardi (21h00) en quart de finale aller de Ligue des champions.

Sur les huit derniers matches avec les Madrilènes, Joao Felix a marqué sept buts... soit autant que sur ses 60 matches précédents. Malgré quelques mésententes avec le staff ou avec ses équipiers en début de saison, son talent a fini par se convertir en buts. Pour le bien de l'équipe.

"On sait que Joao a un talent immense, mais parfois, le talent ne suffit pas", a tranché Yannick Carrasco sur la chaîne espagnole Movistar+ après la large victoire 4-1 contre Alavés samedi lors de la 30e journée de Liga.

"Le travail, c'est aussi important. Penser à l'équipe, ne pas penser qu'à soi. Et Joao l'a compris cette saison. Il a travaillé dur, il a compris que le groupe était plus important que son propre nom. Et aujourd'hui, c'est un joueur clé pour nous. Très important. On a besoin de lui dans sa meilleure forme. On a besoin d'un Joao Felix +goleador+", a clamé l'ailier belge.

Samedi contre la lanterne rouge de Liga, le Portugais a "brillé à chaque fois qu'il a touché le ballon", a résumé Marca. "Passes millimétrées et actions de grande qualité, il a enchaîné les petites oeuvres d'art. C'est, sans nul doute, le joueur le plus doué de l'Atlético", a appuyé le quotidien sportif espagnol.

Victime d'un coup sur le flanc gauche des côtes avec la sélection portugaise la semaine dernière, Joao Felix s'est remis de ses douleurs pour réintégrer le groupe rojiblanco en trombe, juste avant le choc continental en Angleterre.

- Griezmann, de rival à ami -

Mais si son niveau actuel justifie les 120 M d'EUR que les Colchoneros avaient mis sur la table en 2019 pour convaincre Benfica de le libérer, l'adaptation n'a pas été des plus simples pour le "Menino de Ouro" (le Garçon en Or, en portugais).

Ce deuxième attaquant, qui évolue au même poste qu'Antoine Griezmann, n'a marqué que 9 buts lors de sa première saison chez les Colchoneros, et dix sur la deuxième, toutes compétitions confondues, pas aidé non plus par les blessures qui lui ont fait manquer 26 matches depuis son arrivée.

Cette saison, à deux mois de la fin de l'exercice, il a déjà égalé ses chiffres de la saison dernière, avec 10 buts et 6 passes décisives.

Cet été, le retour de Griezmann l'avait pourtant irrité et il avait même cherché à quitter le club. Un malentendu de plus avec l'encadrement de Simeone, qui avait refusé de laisser partir son joyau portugais.

"Mais les rebondissements de la saison ont fait que les sentiments ont changé. Désormais, le N.7 (ancien numéro de Griezmann à l'Atlético, NDLR) est un titulaire indiscutable... et forme un terrible duo avec le Français", écrivait Marca, mi-mars.

- Étincelles -

Après l'exploit à Old Trafford (victoire 1-0 après un match nul 1-1 à l'aller) pour accrocher un ticket pour les quarts de finale de C1, les deux joueurs, désormais amis, se sont échangé leurs maillots et sont passés devant les caméras du club à deux, pour se prêter au jeu de l'interview croisée.

"Je m'entends super bien avec lui depuis qu'il est arrivé. Il m'a donné beaucoup de conseils dès le début, il est resté proche de moi", a remercié le Portugais.

Même si des étincelles jaillissent encore parfois, comme le 19 mars sur la pelouse du Rayo Vallecano (succès 1-0), quand Joao Felix a fait le tour du terrain en colère d'avoir été remplacé par Luis Suarez (64e), Simeone a fini par installer durablement le Portugais de 22 ans dans son onze.

"Tant qu'il joue bien, il jouera. Il brille, donc il joue", a résumé Simeone après le match contre Alavés.