Au terme d'une finale au scénario cruel, l'équipe de France des moins de 17 ans s'est inclinée 4 tirs au but à 3 (2-2 a.p.), samedi face à l'Allemagne, qui remporte en Indonésie son premier titre de championne du monde dans cette catégorie.

Les joueurs de Jean-Luc Vannuchi n'imiteront pas la génération menée par les attaquants havrais Florent Sinama-Pongolle et Anthony Le Tallec, qui signèrent ensuite à Liverpool, sacrés en 2001 à Trinité-et-Tobago contre le Nigeria (2-0).

Comme lors de l'Euro en juin en Hongrie (0-0, 5 tab à 4), les Allemands ont battu les Français à l'issue de la séance fatidique, après que les petits Bleus, pourtant mal embarqués dans cette finale, étaient parvenus à revenir au score.

"C’est un bis repetita de ce qu’on a connu il y a six mois à l’Euro", a déploré le sélectionneur Jean-Luc Vannuchi, ajoutant que "c’est difficile pour l'équipe d’accepter cette deuxième défaite d’affilée, mais il faut l'accepter, digérer et surtout travailler".

L'Allemagne, alors plus puissante, a pris l'avantage à la demi-heure de jeu par le prometteur attaquant du Borussia Dortmund Paris Brunner (1-0, 29e), avant de doubler la mise dès la reprise (2-0, 51e) par Noah Darvich.

La France était très mal en point, mais presque sur la remise en jeu, le Monégasque Saïmon Bouabré, formé à Saint-Etienne et meilleur Bleu dans la moiteur de Surakarta, a vite redonné espoir aux Tricolores. Ceux-ci ont ensuite été récompensés de leur domination, quand Mathis Amougou est parvenu à égaliser de près (2-2, 85e).

"Sur la première période, il n'y avait pas dynamisme et je pense sincèrement qu’on s’est fait vraiment bousculer, on a donc demandé plus d'engagement à la pause", a encore expliqué M. Vannuchi.

La Mannschaft à dix

"Quand vous jouez une finale de Coupe du monde quelle qu’elle soit, face à l'Allemagne, si vous ratez une période, vous partez avec un handicap", a-t-il ajouté.

La Mannschaft, qui a fini la rencontre à 10 contre 11 après l'exclusion de Winner Osawe à l'heure de jeu, consécutif à un deuxième carton jaune, a pu résister aux assauts français jusqu'aux tirs au but.

La séance, qui avait déjà tourné en faveur des Allemands en demi-finale face à l'Argentine, a pourtant bien débuté pour les jeunes Français. Mais malgré deux arrêts du gardien havrais Paul Argney, trois tentatives ont été manquées par ses coéquipiers. 

L'Allemagne n'en demandait pas tant pour succéder au palmarès au Brésil, son premier titre dans cette catégorie (l'Allemagne de l'Ouest s'était inclinée en finale en 1985 face au Nigeria lors de la première édition).

Du côté français, avant la finale, Jean-Luc Vannuchi avait assuré à l'AFP que la défaite de juin à l'Euro avait été "digérée". Mais il avait aussi évoqué "le syndrome allemand" qui bride les sélections tricolores depuis la demi-finale perdue à Séville face à la RFA en 1982, lors du Mondial espagnol.

Etaient-ils frappés de ce syndrome samedi soir? Toujours est-il que la France a livré une première période apathique, bien loin de ce qu'elle avait montré aux tours précédents contre le Sénégal et le Mali notamment.

Et si elle a retrouvé des couleurs en seconde période, cela ne l'a pas empêché de voir le trophée tant convoité être remis aux Allemands par président de la Fifa, Gianni Infantino, .