A neuf mois de "son" Euro-2024 à domicile, l'Allemagne a encore un peu plus plongé dans la crise, humiliée par le Japon (4-1) samedi soir à Wolfsburg, la quatrième défaite en cinq matches qui fragilise toujours plus Hansi Flick.

Les deux matches amicaux de l'Allemagne en septembre contre le Japon et la France étaient censés lancer la reconquête des coeurs des supporters de la Mannschaft, mais le désamour se creuse au fur et à mesure que les hommes de Hansi Flick enchaînent les contre-performances.

Les huées et les sifflets des supporters se font de plus en plus audibles à la fin de chaque match de l'Allemagne, et Wolfsburg n'a pas échappé à la règle, pour les supporters restés dans le stade alors qu'une partie n'a même pas attendu le coup de sifflet final pour partir.

Quelques "Hansi raus!" ("Hansi dehors!") ont même retenti après le quatrième but japonais dans le temps additionnel.

"Je sais que dans le football professionnel, il y a beaucoup de dynamique. Je ne peux pas prévoir ce qui va arriver. De mon côté, avec le staff, je pense que nous essayons tout pour préparer cette équipe. Je trouve qu'on le fait bien et je pense que je suis le bon entraîneur", a estimé Flick après la rencontre au micro du diffuseur RTL.

Battus par la Belgique (3-2), la Pologne (1-0), la Colombie (2-0) et désormais le Japon, les Allemands n'ont gagné qu'une seule fois contre le modeste Pérou (2-0), depuis la très traumatisante élimination dès le 1er tour du Mondial-2022 au Qatar.

Un bilan qu'il va être très difficile de bonifier mardi à Dortmund dans le Westfalenstadion contre l'équipe de France, qui a signé cinq succès en autant de rencontres en qualification pour l'Euro-2024, sans encaisser le moindre but, avec une attaque allemande en manque d'un avant-centre de classe internationale depuis de nombreuses années.

Samedi, les Allemands ont affiché une fois de plus leurs énormes lacunes défensives en première période contre les Samurai Blue, qui avaient précipité le désastre qatari en décembre 2022 en s'imposant à Doha (2-1).

La déroute de trop?

Les deux premiers buts japonais sont venus de leur côté droit offensif, le côté gauche de la défense allemande incarnée par Nico Schlotterbeck a totalement été dépassé par les attaques de Yukinari Sagawara et Junya Ito.

Sagawara a complètement débordé Schlotterbeck pour servir Ito, qui a devancé Antonio Rüdiger pour ouvrir le score dès la 11e minute. Après seulement un quart d'heure de jeu, les premiers sifflets du public de la Volkswagen Arena de Wolfsburg ont résonné, mais Leroy Sané est parvenu à égaliser à la 19e minute, à la conclusion d'un beau mouvement avec Ilkay Gündogan et Joshua Kimmich.

Seulement trois minutes plus tard, sur une nouvelle offensive sur le côté droit, les Japonais ont repris les devants au score par Ayase Ueda, d'un plat du pied réflexe pour prendre à contre-pied Marc-André ter Stegen. Mais l'action est venue à nouveau des largesses de Schlotterbeck.

Ter Stegen a repoussé à plusieurs reprises le troisième but japonais, mais n'a rien pu faire sur une contre-attaque en fin de rencontre, conclue par Takuma Asano, qui avait déjà marqué contre l'Allemagne au Mondial. Le quatrième but de Ao Tanaka n'a fait qu'amplifier la déroute.

Sous pression après les échecs des matches amicaux de mars et de juin, Hansi Flick a essayé d'innover en repositionnant Kimmich sur le côté droit de la défense et un rôle offensif sur les phases de possession de balle. Il a aussi donné le brassard de capitaine à Gündogan, mais les Allemands manquent d'un leader sur le terrain.

A neuf mois d'accueillir le continent européen du 14 juin au 14 juillet, la position de Flick au poste de sélectionneur est plus qu'instable, même si la Fédération allemande n'a pas pour habitude de limoger ses sélectionneurs.

Arrivé à l'été 2021 pour succéder au long mandat de Joachim Löw (15 ans couronné du titre mondial en 2014), Hansi Flick enchaîne les désillusions et se retrouve toujours plus sur la sellette.